Ouvert à certains salariés, le dispositif de préretraite permet, sous certaines conditions, de partir à la retraite avant l'âge légal de départ. Comment fonctionne cette mesure et à qui bénéficie-t-elle ? Le point.
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La préretraite a-t-elle des similitudes avec la retraite anticipée ou progressive ? Pas vraiment. Si ces dispositifs peuvent parfois être confondus, leurs conditions d’obtention sont bien différentes. En effet, "la préretraite n’est réservée qu’à une certaine catégorie de salariés et ne permet pas de travailler à temps partiel en fin de carrière", détaille le site spécialisé Ma nouvelle vie, développé par Groupama.

Il faut en effet avoir cessé toute activité professionnelle. La retraite progressive, en revanche, est ouverte à l’ensemble des salariés à deux ans de l’âge légal de départ à la retraite. Elle leur donne la possibilité de réduire progressivement leur temps de travail, pour d’adoucir la transition entre la fin de carrière et le départ à la retraite.

Quant à la retraite anticipée, elle est réservée aux salariés exerçant un métier pénible, ayant un handicap ou une incapacité permanente. Cela peut ressembler à la préretraite, mais dans ce cadre, l’éligibilité n’est pas la même.

Préretraite : deux principaux dispositifs

Grâce à la préretraite, vous pouvez mettre un terme à votre activité professionnelle avant l’âge légal du départ à la retraite, tout en continuant d’être rémunéré, jusqu’à votre départ définitif à la retraite à taux plein. Deux dispositifs de préretraite sont possibles :

  • Le dispositif de préretraite pour pénibilité : il concerne les personnes exposées à l’amiante, en situation de handicap, d’incapacité d’au moins 10% ou ayant réalisé des travaux pénibles durant leur carrière professionnelle.
  • Le dispositif de préretraite d’entreprise : instauré par l’employeur, lors d’un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE). Le salarié doit donner son accord en amont.

À quel âge pouvez-vous la demander ?

Préretraite : dès 50 ans

Dans le cadre d’une préretraite pour pénibilité, il convient d’être âgé de plus de 55 ans pour bénéficier de l’allocation de cessation d’activité des travailleurs salariés (CATS), égal à 65% du salaire de référence (moyenne mensuelle des salaires bruts des 12 derniers mois d'activité). L’État peut par la suite venir compléter ou non vos revenus en préretraite dès 57 ans.

Si vous avez été exposé à l’amiante, vous pouvez jouir d’une préretraite à partir de 50 ans. Vous aurez alors droit à une allocation de cessation anticipée d'activité des travailleurs de l'amiante (ACAATA), après démission. Son versement cessera dès l’obtention d’une retraite à taux plein. Cette allocation s’élève à :

  • 65% de votre salaire brut de référence, pour une rémunération inférieure à 3 428 €
  • 2228,2 € (soit 65 % de 3 428 €) + 50 % de la fraction de votre salaire de référence comprise entre 3 428 € et 6 856 €
  • Au-dessus de 6 856 €, la fraction de votre salaire de référence n'est pas comptabilisée

Pour demander à partir en préretraite, des démarches doivent être réalisées auprès de votre caisse régionale d’assurance maladie. La décision est rendue sou deux mois.

Quid du départ en préretraite d’entreprise ?

Préretraite d’entreprise : avoir moins de 65 ans

Plan de sauvegarde de l’emploi (PSE), licenciement pour motif économique… La préretraite d’entreprise peut être enclenchée par le biais d’une convention ou d’un accord collectif avec la Direction Départementale du Travail, de l'Emploi et de la Formation Professionnelle (DDTEPF). Le salarié senior, qui donne son accord, peut alors arrêter de travailler quelques années avant la liquidation de ses droits, tout en étant encore rémunéré.

Les conditions suivantes doivent être remplies :

  • Avoir moins de 65 ans
  • Avoir au moins un an d’ancienneté dans l’entreprise
  • Avoir adhéré pendant au moins 10 ans à un ou plusieurs régimes de Sécurités sociales
  • Ne pas bénéficier de mesures de reclassement
  • Ne pas bénéficier de la liquidation de sa retraite personnelle
  • Ne pas être reconnu comme inapte au travail