Réforme des retraites : les pré-retraités seront-ils contraints de retourner au travail ? IllustrationIstock
Avec la promulgation de la réforme des retraites, les salariés en préretraite s'inquiètent. Vont-ils se retrouver au chômage ? Devront-ils recommencer à travailler ? Explications.
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Entre retraite et vie active, certains travailleurs passent par la case préretraite. Il s’agit d’une période d’inactivité rémunérée précédant la retraite. Un salarié en préretraite est un salarié dont le contrat de travail a été rompu ou le temps de travail diminué. Le travailleur bénéficie alors d’un revenu de remplacement jusqu’à l’âge de la retraite sans avoir à justifier de la recherche d’un emploi.

La préretraite peut être financée par le régime d’assurance chômage ou par l’État en cas de départ anticipé pour pénibilité. Sont concernées les personnes exposées à l’amiante, en situation de handicap, d’incapacité ou ayant réalisé des travaux pénibles durant leur carrière professionnelle. Autrement, la préretraite peut être financée entièrement, ou pour partie par l’employeur. C’est notamment le cas pour les salariés pris dans le dispositif d’un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE).

Réforme des retraites : quels impacts sur les préretraités ?

Depuis la promulgation de la réforme des retraites, les salariés partis de leur entreprise grâce à une rupture conventionnelle sont inquiets : devront-ils travailler plus longtemps ?

Un ancien chef d’équipe dans la métallurgie témoigne auprès de Capital. Né en 1964, il bénéficie du dispositif carrière longue et a quitté son entreprise en 2021 via une rupture conventionnelle collective. Il devait rester dans les effectifs jusqu’au 1er mars 2024, date à laquelle il aura 60 ans. Mais, depuis le passage de la réforme, il craint de devoir attendre encore une année : 61 ans étant le nouvel âge légal de départ pour les carrières longues. Sera-t-il contraint de retourner travailler un an ou sera-t-il au chômage ?

Préretraite : la réforme n’a pas été anticipée par les entreprises   

Christophe Le Bars, directeur général adjoint de Sup des RH, déclare à Capital : "Classiquement, dans ce type de dispositif, s’il y a une réforme réglementaire de la retraite, la prolongation de quelques trimestres est prise en charge par l’employeur." Pourtant, dans les faits, la réforme n’est pas systématiquement mentionnée dans les ruptures conventionnelles.

Selon un groupe de DRH contacté par Capital, les responsables d’entreprises "sont en cours de négociation avec les partenaires sociaux et ne souhaitent pas dévoiler pour l'instant ce qu'ils comptent mettre en place." Mais alors quel sort attend les préretraités tombant sous le coup de la réforme des retraites ? L’entreprise prendra-t-elle en charge cette période ajoutée par la réforme ?

Réforme des retraites et préretraite : quelles solutions ?

Trois scénarios se présentent aux salariés selon les conditions de leur départ en préretraite selon Capital. Dans le premier cas, la possibilité d’une réforme qui repousserait l’âge de départ est déjà prise en compte par l’entreprise et spécifiée dans la rupture. Le salarié peut alors trouver un terrain d’entente avec son employeur.

Dans le deuxième cas, la rupture précise que le salarié sera mis à la retraite en fin de dispositif. Le travailleur peut alors négocier avec son employeur.

Dans le dernier cas, sans précisions dans le contrat de rupture et sans échéance de départ donnée, le salarié va se retrouver au chômage le temps ajouté par la réforme. L’entreprise n’a aucune obligation de la reprendre dans ses effectifs.