"J’ai grillé Delphine" : le troublant SMS envoyé par Cédric JubillarAFP
Cédric Jubillar était-il au courant que sa femme voyait un autre homme ? S'il a affirmé le contraire, un texto dévoilé par La Dépêche et envoyé le matin du 16 décembre laisserait croire le contraire...
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Il a dû s’expliquer pendant près de 48 heures. Interpellé et placé en garde à vue mercredi 16 juin, Cédric Jubillar a quitté la gendarmerie ce vendredi 18 juin et doit être présenté à un juge dans la journée à Toulouse (Haute-Garonne). Sa mère Nadine et son beau-père, arrêtés le même jour, ont été libérés et sont rentrés chez eux, selon les informations de La Dépêche.

Les explications de Cédric Jubillar au début de l'affaire

Ces six derniers mois, les enquêteurs ont multiplié les écoutes, les observations et les fouilles pour accumuler assez d’indices leur permettant d’emprunter cette piste, qu’ils gardent sous le coude depuis les premières heures de l’affaire. La nuit du 15 au 16 décembre, Cédric Jubillar appelle la gendarmerie pour signaler la disparition de sa femme, qui serait sortie en pleine nuit promener leurs deux chiens. Il explique s’être lui-même couché vers 23 heures, laissant son épouse seule avec leur fils de six ans devant la télévision.

La trace de la jeune femme est perdue à quelques centaines de mètres de leur domicile, laissant croire que la mère de famille s’est tout simplement évaporée. Si les gendarmes ont pris le temps de refermer chaque piste ces derniers mois, ils n’ont jamais changé leur fusil d’épaule, soupçonnant Cédric Jubillar d’être impliqué dans la disparition de sa femme. Parmi les éléments qui ont mis en doute sa version des faits, une photo en tenue de nuit envoyée par Delphine Jubillar à son amant ce soir-là et des photos de ce dernier découvert dans son téléphone à lui. Un troublant SMS, envoyé le matin du 16 décembre, jette aussi le doute sur ce qu’il savait réellement…

Un texto envoyé le matin du 16 décembre...

Un message lourd de sens. Lors des premiers temps de l’enquête, Cédric Jubillar a expliqué ne pas être au courant de la relation entre sa femme et un autre homme rencontré sur Internet. Une version mise à mal par les découvertes des enquêteurs ces derniers mois et, selon La Dépêche, par un texto envoyé par le trentenaire le 16 décembre, matin de la disparition de sa femme. Selon le quotidien local, il a écrit à un de ses amis : "J’ai grillé Delphine !", ce qui, "pourrait indiquer que Cédric Jubillar avait alors découvert quelque chose sur sa femme", explique le journal. Les enquêteurs ont aussi découvert des photos dans son téléphone portable…

Cédric savait-il que sa femme avait un amant ?

Selon les informations du Parisien, des captures d’écran ont été découvertes dans le téléphone de Cédric Jubillar, sur lesquelles apparaît l’homme avec lequel son épouse entretenait une relation amoureuse. Comme l’explique Midi Libre, le trentenaire "avait joué la surprise quelques jours après la disparition de sa compagne, lorsque les enquêteurs lui avaient indiqué qu’elle avait un amant". Le texto dévoilé par La Dépêche et la découverte de ces photos met donc à mal la version qu’il a donnée aux forces de l’ordre dès le début de l’enquête.

Son avocat dénonce un dossier "vide de preuves"

De son côté, l’avocat de Cédric Jubillar, Me Jean-Baptiste Alary, dénonce dans un entretien accordé à Ouest-France ce mardi 22 juin un dossier "vide de preuves". Selon lui, les éléments de la justice "ne tiennent pas la route". L'avocat assure qu'il n’y a "aucune démonstration positive de culpabilité" de Cédric Jubillar. Il s'étonne que son client ait été mis en examen pour "meurtre aggravé" alors que la thèse des enquêteurs est une "dispute qui tourne mal après que Cédric découvre que Delphine a un amant". Pour Me Jean-Baptiste Alary, si cette thèse était avérée, il s'agirait de "coups mortels"ou de "violences sans l’intention de vouloir donner la mort". Le conseil du mari de Delphine Jubillar rappelle que "dans le cas d’un meurtre, on doit prouver la volonté de donner la mort". "Là, Delphine Jubillar n’a toujours pas été retrouvée. Sans corps, cette qualification est incompréhensible", martèle Me Alary.