Lettres de Cédric Jubillar : ce que son écriture révèle de sa personnalitéAFP
Alors que les fouilles pour retrouver le corps de Delphine Jubillar ont repris lundi 24 janvier dans le Tarn, un expert en graphologie a livré son analyse aux journalistes de La Dépêche sur l'écriture de Cédric Jubillar, mis en examen et écroué pour le meurtre de la jeune femme depuis juin dernier.

Le graphologue, sollicité par nos confrères de La Dépêche du Midi, a pu analyser l’écriture manuscrite du peintre plaquiste de 34 ans en se basant sur deux lettres que Cédric Jubillar aurait adressées, depuis sa prison, à des proches.

Selon le professionnel, bien que l’écriture du Tarnais ne permette pas, à priori, de tirer des conclusions précises et définitives sur sa personnalité, elle révèle toutefois quelques éléments intéressants sur son état d’esprit.

Par exemple, le graphologue note une écriture sans « hiérarchisation », simple, voire « enfantine ». « Une écriture mécanique, comme s’il tapotait sur son téléphone pour envoyer des SMS », précise le professionnel, évoquant une rédaction « terne et monotone », « peu élaborée ». Le signe, toujours selon cet expert, que Cédric Jubillar n’aurait pas l’habitude d’écrire.

Toute-puissance et bulle de protection

Au niveau de la forme, il relève par ailleurs la place « envahissante » que prend l’écriture du suspect sur les feuilles. Les lettres se chevauchent, les phrases « débordent » en bout de page, comme si Cédric Jubillar cherchait « une limite qu’il a besoin de sentir », explique le graphologue. Une façon d’écrire synonyme d’un sentiment de toute-puissance ? Pas forcément, renchérit l’expert, qui note toutefois la façon particulière qu’à Cédric Jubillar d’écrire les R en majuscules à l’intérieur des mots, ce qui peut être considéré comme une survivance de la « toute-puissance enfantine ».

Pour finir, le graphologue s’est également penché sur la signature du suspect. Sur les deux lettres qu’il a pu analyser, les deux signatures sont bien différentes : une première « molle, petite et un peu perdue au coin droit de la page » et une seconde, « dans un mouvement plus ferme qui le protège ». Dans les deux cas, « les lettres qui composent le nom sont petites et prises dans une sorte de bulle ».

Reste à savoir si ces différences sont dues à un changement d’état d’esprit chez le suspect, en détention provisoire depuis juin dernier, et dont le comportement en prison fait beaucoup parler. Derrière les barreaux, il se vanterait de sa « notoriété » et aurait notamment fait d’inquiétantes révélations à un ancien codétenu sur le meurtre de sa femme, et l’endroit supposé où il aurait dissimulé son corps.