Retraite à taux plein, complète : quelles différences et quelles incidences ?IllustrationIstock
INTERVIEW. Pour optimiser vos droits à la retraite, "il ne suffit pas de raisonner en trimestres acquis", assure Dominique Prévert, associé du cabinet spécialisé Optimaretraite. De quelles manières pouvez-vous alors liquider vos droits dans les meilleures conditions financières ? Réponses de l'expert.
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"Atteindre ou non le nombre suffisant de trimestres pour jouir d’une retraite à taux plein n’est pas l’essentiel." Ce rappel de Dominique Prévert, associé du cabinet spécialisé Optimaretraite, est primordial pour déterminer votre date de départ à la retraite. En effet, très souvent, les néo-retraités raisonnent en termes de retraite "complète", "à taux plein" ou encore "entière". Or, s’ils pensent que cela permet de déterminer le meilleur moment pour liquider leurs droits dans les meilleures conditions financières, en réalité, il n’en est rien. Comme tout manque d'anticipation, de mauvaises informations ou calculs erronés peuvent avoir de lourdes incidences sur votre future pension. Il est donc important de revenir sur les notions de base.

Une retraite complète n’est pas synonyme de taux plein

Il convient de ne pas confondre certains éléments. Lorsqu’on évoque une retraite complète, on imagine qu’elle correspond au taux plein, qui est "le taux maximal de 50% pour la pension de base du régime général, sans minoration", détaille l'expert. On pense ainsi qu’il n’y aura pas non plus de minoration sur la pension complémentaire Agirc-Arrco. Pourtant, "il est possible d’atteindre le taux plein sans avoir le bon nombre de trimestres", explique-t-il : obtenir le taux plein automatique à 67 ans par exemple, ne signifie pas qu’un actif a validé l’ensemble de ses trimestres. De même si l’on part au titre de l’inaptitude au travail ou si l’on a cotisé dans un régime autre que celui des salariés ou à l’étranger. Dans ces situations, malgré le taux plein, la pension de base est tout de même affectée par une proratisation et n’est donc pas "complète". Un malus de 10% peut aussi s’appliquer pendant trois ans sur la complémentaire, si vous ne reportez pas votre départ d’un an à partir du taux plein.

De quelle manière faut-il alors réfléchir ?

Retraite : "Raisonnez toujours en euros"

Comme le rappelle Dominique Prévert, "certains régimes complémentaires, déconnectés des régimes de base, se fondent sur l’âge et non sur les trimestres acquis ". Il ne sert ainsi à rien de spéculer en sur un éventuel taux plein. "Il faut réfléchir en termes d’enjeux financiers, de pouvoir d’achat et de train de vie. Selon votre profil de carrière (pleine ou non), de vos besoins et désirs, définissez une date d’opportunité de vos droits à la retraite. En somme, raisonnez toujours en euros et non en trimestres, surcote ou décote", préconise l’expert.

Pour cela, il vous faudra identifier les différents pièges et saisir les opportunités. Voici comment.

Retraite : "Les enjeux financiers se trouvent dans les pièges à éviter et les opportunités à saisir"

"Tout dossier comporte des enjeux financiers. Ces derniers se trouvent dans les pièges à éviter et les opportunités à saisir. Il est nécessaire de bien les identifier, car une mauvaise décision va perdurer tout au long de votre retraite, soit 22 à 28 ans selon que vous êtes une femme ou un homme", prévient l’associé d’Optimaretraite.

Et de conclure : "Informez-vous, vérifiez vos stocks de droits et instaurez une stratégie de fin de carrière en profitant des dates dites d’opportunité par exemple. Elles peuvent vous permettre de valider un trimestre supplémentaire en seul mois, ou d’effacer votre plus mauvaise année en partant un mois plus tard."