Retraite : Pourquoi valider des trimestres est plus compliqué la dernière année d’activité? Istock
La validation des trimestres dépend du salaire brut obtenu chaque année. Mais l'année du départ à la retraite, une autre condition méconnue s'ajoute. Il faut attendre la fin du trimestre pour l'engranger. Et la réforme des retraites ne simplifie pas les choses. Le point.
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Valider des trimestres est plus compliqué la dernière année d’activité. Et la récente réforme des retraites  ne simplifie pas les choses. Une fois arrivé à la dernière année d’activité professionnelle.  La raison ? Une règle qui ne s’applique qu’à cette période, et qui peut entraver les plans de ceux qui ignorent son existence. 

La Cnav  n’a pas accepté qu’il ait le taux plein

Il serait plus compliqué de valider des trimestres d’assurance retraite lors de la dernière année d’activité. Bruno, un futur retraité a raconté son expérience à Ouest-France. Selon ce futur retraité, il prévoyait de partir à la retraite le 1er octobre, car 2023 devait être sa dernière année d’activité. Malheureusement,la Cnav n’a pas accepté qu’il ait le taux plein. D’après la Caisse nationale d’assurance vieillesse, Bruno doit encore travailler jusqu’en janvier 2024 pour en bénéficier.

Bruno habitant la région parisienne, vient d’avoir 61 ans. Il compte partir en carrière longue. J’ai commencé à 15 ans. J’ai travaillé 35 ans dans une imprimerie.  À l’âge de 50 ans, il a été licencié.  La boîte a fermé.  Il s’est reconverti comme intérimaire en logistique.  J’ai fini ma dernière mission fin août 2023 pour prendre ma retraite.  Encore faut-il avoir les trimestres nécessaires : A fin juin 2023, j’en avais 167, selon la Cnav. Pour ma génération, avec la réforme, il m’en faut aujourd’hui 169. Je les ai eus.   Mais la Cnav n'est pas de cet avis.

"La validation de vos trimestres d’activité dépend des sommes sur lesquelles vous avez cotisé "

Pour y voir pour clair, il faut rappeler comment sont acquis les trimestres. La validation de vos trimestres d’activité dépend des sommes sur lesquelles vous avez cotisé et non de votre durée de travail,écrit l’Assurance retraite. Dans le détail, chaque tranche annuelle de salaire brut (environ 1 690 € en 2023) donne droit à un trimestre, dans la limite de quatre trimestres par an. Autrement dit, une personne, qui a touché un salaire brut équivalant à deux fois 1 690 € en 2023 (3 380 €), engrangera deux trimestres. Trois, si elle gagne trois fois 1 690 € (5 070 €) etc. Je suis à 8 000 € brut de salaire depuis le début de l’année : j’ai largement quatre trimestres  conclut Bruno.  Mais c'était sans compter sur une obligation méconnue...

Attendre la fin de chaque trimestre pour l’engranger

Pendant la dernière année d’activité, cette règle est assortie d’une autre obligation méconnue. Il faut attendre la fin de chaque trimestre pour l’engranger. Bref, quel que soit le salaire brut, on ne peut obtenir que deux trimestres, en partant le 1 er juillet. Trois, en partant le 1 er octobre etc. La réforme des retraites rajoute une difficulté, observe Claude Wagner, de la CFDT retraités.Car elle a été mise en œuvre le 1er septembre, en plein milieu d’un trimestre. Il aurait été plus logique de l’appliquer le 1er octobre. 

Cela aurait arrangé Bruno. Il avait 167 trimestres fin juin. En raison de la double condition applicable la dernière année , il n’a pu obtenir qu’un seul trimestre de juillet à septembre, ce qui porte son total à 168 fin septembre. Entre-temps, la réforme a fait passer le nombre de trimestres nécessaires pour sa génération de 168 à 169. Il doit donc attendre trois mois pour partir. La Cnav ne donne aucun détail précis. En attendant, Bruno vit avec les allocations chômage :  Environ 600 € par mois…